

Il est là, bientôt, dans sa robe tavelée déjà des injures du temps, mais qui prend des couleurs de chlorophylle désarmée. C’ est la gloire des cryptogames qui s’ offrent aux connaisseurs. Des brouillards en secret se planquent en voiles frileux au creux des vallées.

Un matin, un peu d’argent s’est déjà faufilé dans l’herbe. Calme et doux, voici venir le temps d’automne où le regard cherche au fond du ciel les premières escadres des grands migrateurs.

Sur la terre des hommes, le quotidien d’antan se réapproprie peu à peu une présence amoindrie. On panse les plaies des cataclysmes passés.

La voie ferrée au chômage masque ses bandeaux luisants d’un dépôt d’acier Corten. Bientôt il sera laminé. La solidarité se déploie à raviver la transparence de nos rivières.

Là-haut la fagne, frileuse et sans vergogne, écharpe peu à peu ses caillebottis. Rentrez tous, dormez, lézards, crapauds, cocons, larves, chenilles, le sein d’humus et de brande est votre havre assuré. Demain se crispera la vêture vivante sous l’emprise du gel. Seuls des êtres au sang chaud piétineront vos traces.
Merci Michel !