L’août s’en va dans ses pantoufles en épis fanés, dans l’ondulation fauve des houlques et des luzernes, dans la désillusion des humains toujours contraints. C’est que, c’est dur de brider plus longtemps nos aspirations d’épicuriens, s’en tenir à l’alimentaire, au trivial, voiler constamment son haleine et sa face par d’éphémères écrans.


Oui, Sapiens est toujours là… mais sans la sapience qui lui permettrait, enfin, de bâillonner radicalement le fléau ̶ l’homme est moins tatillon quand il s’agit d’épizootie ̶ . Le Belge est aux rentrées : des classes, académique, universitaire, pseudo-politique, car on tergiverse, on reconsulte, on procrastine pour un gouvernement qui gouverne.

On y a oublié les soldes et appris qu’un covid guéri retourne sans médaille garantie sur les bancs de monsieur tout le monde. La Terre tourne, la saison gire vers la zone grisée, l’ombre grignote quatre minutes de plus chaque jour. Parfois, un bout aigu d’actualité pique le cours commun du temps, la mort criminelle a frappé tout proche : une fillette et sa maman ont perdu la vie. Mya ne rentrera pas à l’école.

Le vent d’automne a déjà débâché ses bourrasques écrêtant les branches débiles. Ma pelouse exténuée mendie un peu de vert. Il a plu, enfin. Du coup les escargots montent aux roses trémières ; il me faudra sauver les graines. Il y aura bien un demain…la vie.
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