C’étaitla nuit du 12 au 13, parmi toutes les nuits fauves qui la hantaient en cet été meurtrier. Nana se réveillait, pleine de stupeur et tremblements. ‘Et si c’était vrai, se disait-elle !’ Oh ! Et cette canicule qui n’en finissait pas… Elle tentait de rassurer son amant. Elle craignait que de guerre lasse il ne s’en aille et retourne chez sa vieillemaîtresse, sa pire adversaire. Elle se retrouverait comme une vagabonde, sans famille. Elle ne cessait de lui répéter : ‘Je vais bien, ne t’en fais pas.’
Voilà, chers amis, le genre de jolies choses que j’écrivais, l’année de mes quinze ans. J’hésitais entre deux titres : « Noces barbares » ou « En cas de malheur« . « Tu es la honte de lafamille« , disait mon père, horrifié. Il a menacé de m’envoyer chez ma tante, la religieuse qui vivait àl’étranger parmi les pauvres etles misérables. Je l’aimais bien, ma vieille tante, mais ce n’était pas une vie, en tout cas pas la vie dont je rêvais.
Conclusion : je n’ai jamais écrit ce livre… Nana est restée à quai… des brumes, évidemment.
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