Il suit la file, Octobre, il enfile les mois en « brr » qui cheminent à la fin de l’été. La pluie enfin! Bus, épuisés, nos petits ruisseaux étirent dans les creux des langues altérées. Notre vieille croûte terrestre assoiffée cache mal, sous une végétation déprimée, ses rides et ses fissures. Heureusement, les sources n’ont pas tari ; au Tonnelet un mince filet coule encore. Et, à force, les piscines et les bains s’ébro
uent des salissures des jours.
Aux lointains, les plages et les lagons bleus ont rendu leurs touristes ; parcimonieusement à cause d’une faillite. Il pleut. Sur le sable s’écrivent des glyphes éphémères. Le lac étale des traînes argentées d’ocelles qui se télescopent à l’infini. Il pleut sur les jours échus, les jours déchus. Un promeneur vieux s’est perdu, on l’a retrouvé mort. Comment peut-on se perdre dans un environnement démographique, un réseau routier aussi denses ?
Il pleut… Gaston, mon crapaud, a fait une dernière apparition. J’aime bien mon crapaud, il est mordoré comme une brioche qu’on sort du four. Il a de bons yeux bien plantés, pas comme les grenouilles, exorbités comme des gyrophares. Il crie comme un enfant quand Mistigri l’asticote du bout de ses pattes (qui ne sont pas de velours). Il va bientôt dormir dans son trou de mur… tout l’hiver… Le veinard !
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