Juin s’est penché sur l’étang vert. Il rit : deux demoiselles rouges et bleues zigzaguent et puis s’arriment en face à face.
Il nique le vieux saule en perruque trempant dans l’eau glauque ses mèches à peine décloses, salue les langues jaunes des iris tendus comme des piques au garde-à-vous, épie le mufle humide d’une grenouille dans son collier de ride liquide.
Maternel, juin conduit, au bout d’un sillage, la parade de la cane et ses petits. Il est heureux comme le bleu du ciel, juste un peu plus profond quand il plonge dans l’étang… Loin des villes, loin des archets dont les accents nous ont fait vibrer naguère, des milliers d’ailes transparentes vibrionnent en naturel défi. Il fait doux. Les Belges vont élire un nouvel attelage ; des questions nous taraudent, des espoirs naissent ; espoir qui nous fait vivre, entre utopie et réalisme, par combien de lacets, de dérives devras-tu louvoyer ?
Votre commentaire