Toujours un peu groggy, Janvier, né dans l’enclave de la trêve des confiseurs, la tête encore embrumée de ces brèches ouvertes dans l’écume ordinaire des jours. Il arrive, comme étonné du balbutiement des nuits contraintes de rétracter peu à peu leur empire. Du pair à l’impair, le calendrier a sauté le cap. Aujourd’hui, les éphémérides commémorent à la fois liesse et douleur pour l’humanité mâle exposée à la circoncision.
La météo n’en a cure. Vite oublié, l’été aride a mué ; l’hiver s’applique à restaurer nos lacs et revigore nos ruisseaux. L’actualité somnole, le monde entier barbote, comme qui dirait, « en affaires courantes ». Dans sa croute de terre larvée de lombrics, mon jardin se musse. J’entends dans les arbres le cri lancinant des tourterelles. Allons, tout n’est pas éteint… j’espère sauver mes géraniums.
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