Comment te trouver mon arbre
J’avais perdu le pouls des saisons
Je ne savais plus le mystère des feuilles ni la joie de la sève
Je marchais seule sur une route étroite loin des ramures
Quand j’entendis une voix de branches qui murmurait
Un arbre penché sur une eau profonde me regardait
J’arrêtai mes pas sous son feuillage tout en gloire d’abeilles de chants d’oiseaux
J’enlaçai son tronc rugueux
Je vis des danses de bourgeons des neiges de fleurs sur ses rameaux
Je sus l’ardeur de l’aubier la patience des fruits
Je t’ai trouvé mon amour secret
mon Arbre étrange courbé sur le miroir de vie
Quand j’entre dans ta nef de feuilles je sens ta grande respiration
C’est un chant de harpe éolienne qui passe dans ma poitrine
Mes pieds cherchent racine mes bras deviennent branches
et je suis Arbre à mon tour.
Je t’ai porté longtemps comme un fardeau, désespérant de trouver le ton juste.
Combien de fois ai-je été tentée de renoncer !
Serait-ce parce que je suis l’auteur ?
L’alchimie s’est produite tard, lors des ultimes répétitions. L’alliance entre la musique – Pavane pour une infante défunte – la chorégraphie et le texte allait tellement de soi…
Enfin je pus te libérer !
Merci à toi Réginald, à toi Annia, pour votre imagination, votre patience, votre gentillesse. Merci à vous les petites danseuses qui avez incarné l’Arbre, et à toi Elsa qui l’ a transcendé sur ton piano enchanté. J’ai vécu cette scène comme un moment de pure grâce.
Siska Moffarts.
oh ! Merci Mady pour cette publication. Ça me touche beaucoup.
Ta vieille branche