Juin s’est glissé entre deux orages. L’églantine sauvage étire ses rameaux maillés de roses roses. Une fragrance de chèvrefeuille poursuit le parfum évadé des lilas. C’est le printemps encore, mais, on le sent, l’été royal affleure. De son fin pinceau fauve, il ambre déjà les graminées du talus. L’étang bleu s’endort, bercé de populages. L’homme cède et court les chemins herbeux. La trêve, oui, ce serait bientôt la trêve…sauf le mal, la fleur du mal.
La haine exacerbée qui tout d’un coup jaillit de l’ombre et frappe. Quel poison, quelle chimie latente infuse ainsi longuement le cœur humain avant qu’il explose dans le sang ? En gerbes, les douleurs retombent et palpitent dans la ville.
Liège 29 mai 2018 (photo des Terrasses une autre année)
Très bel article cher Michel, poétique, sensible, émouvant, ancré dans la triste actualité… Merci !